Une session de formation a été organisé, le lundi 04
septembre 2023 à l'Ecole de Maintien de la Paix Alioune Blondin BEYE (EMPABB) à
l'intention des acteurs communautaires, pour renforcer leurs capacités dans la
gestion et la prévention des conflits. C’était dans le cadre de la poursuite de
mise en œuvre du projet ''Renforcement des Capacités des Femmes Vectrices de
Changement pour une Paix et un Développement Inclusifs au Mali'' (RECAFEVEC).
L’ouverture de la rencontre s’est déroulée en présence
des ministres de la Réconciliation Nationale de la Paix et de la Cohésion
Nationale, chargé de l'Accord pour la Paix et la Réconciliation, le
Colonel-Major Ismaël Wagué, de la Promotion de la Femme de l'Enfant et de la
Famille Dr. Coulibaly Mariam Maïga et du Directeur Général de l'Ecole de Maintien
de la Paix Alioune Blondin BEYE (EMPABB), le Colonel Souleymane Sangaré.
Ce projet financé par le Royaume de Norvège et mis en œuvre par l'EMPABB et
le projet RECAFEVEC qui a pour thème ‘’la prévention et gestion des conflits
communautaires (PGCC)’’ qui concerne les élues communautaires, les femmes du
Comité de Suivi de l'Accord (CSA) et des mouvements signataires de l'accord
pour la paix et la Réconciliation au Mali, les maires des communes du projet et
des Personnels Féminins de l'Armée (PFA) des Forces de Défense et de Sécurité,
des organisations de la Société Civile.
Il concerne également les Directions Régionales de la Promotion de la
Femme, de l'Enfant et de la Famille et point focal du Projet au niveau du
Gouvernorat. Son objectif est de renforcer les capacités dans le processus de
la réconciliation nationale et de la cohésion sociale.
Du 04 au 15 septembre 2023, les participants seront outillés sur les causes
des conflits communautaires, les attitudes à avoir face à un conflit, la
dynamique de conflit, les techniques de négociation, de médiation, la rédaction
d'un accord de paix communautaire et comment déterminer le rôle que les femmes
jouent dans la prévention et la gestion des conflits communautaires afin de
reconnaitre, de partager et de valoriser les mécanismes endogènes de prévention
et gestion des conflits et ceux faisant la promotion de la cohésion sociale
entre les communautés.
Dans son intervention, le ministre de la Réconciliation Nationale de la
Paix et de la Cohésion Nationale, chargé de l'Accord pour la paix et la
Réconciliation, le Colonel-major Ismaël Wagué s'est dit fier et honoré de cette
importante formation portant sur la prévention et la gestion des conflits
communautaires dans un contexte de sortie de crise. Il a ainsi exprimé sa
gratitude au Royaume de Norvège et à l'Ecole de Maintien de la Paix Alioune
Blondin Bèye pour leur appui constant dans les formations visant à outiller les
acteurs concernés. Il a signalé que le contexte sécuritaire a connu ces
derniers temps une importante évolution en Afrique en général et particulièrement
au Sahel. Le ministre Wagué dira que la sécurité est indissociable du
développement et du dialogue. C'est pourquoi, poursuit-il, dans nos sociétés il
y avait toujours des mécanismes pour éviter que les différends ne soient pas des
conflits ouverts et si cela arrivait des mécanismes étaient aussi là pour les
résoudre. ''Malheureusement la crise
que nous vivons aujourd'hui a mis en mal tout cet héritage'', a-t-il
regretté.
Le Colonel-major Ismaël Wagué a également affirmé que nous sommes tous
appelés à nous réinventer dans la résolution des conflits dans nos communautés.
Et pour que cela soit faisable, nous devons éduquer nos communautés, les
former, les recadrer et surtout les accompagner pour permettre le retour de la paix,
de l'entente et de la concorde dans notre pays.
Le ministre de la Promotion de la Femme, de l'Enfant et de la Famille, Dr.
Coulibaly Mariam Maïga a, pour sa part, salué le Royaume de Norvège, le
Directeur Général de l'EMPAB et l'ensemble de son personnel pour leur
implication dans le bon déroulement et la réussite des formations en faveur de
la paix. Occasion pour le ministre Maïga de rappeler que toute l'architecture
de notre société est principalement basée sur le communautarisme, qui est le
socle de l'unité nationale. Pour elle, il est incontestable que ces fondements
de notre société soient mis à rude épreuve par la naissance, la persistance et
la multiplication des conflits intra ou intercommunautaires.
« Il est aujourd'hui plus que nécessaire de
mettre les femmes au cœur de toutes les solutions pour anticiper et prévenir
les conflits communautaires »,
a-t-elle souligné. Avant de déclarer que « les femmes constituent des
maillons importants de notre société pour la promotion de la paix et de la
sécurité ».
Selon le Dr. Coulibaly Mariam Maïga, le conflit est l'antipode de la paix
et que les bambaras disent que le conflit est à la cohabitation ce qu'est la
sauce à un bon plat. Le ministre de la Promotion de la Femme, de l'Enfant et de
la Femme a cependant invité les participants à faire preuve de détermination au
cours de cette séance de formation pour pouvoir édifier leurs communautés.
Pour sa part, le Directeur Général de l'Ecole de Maintien de la Paix
Alioune Blondin Bèye, le Colonel Souleymane Sangaré a souligné que les
différends qui peuvent exister entre les communautés Maliennes ont été
exacerbés par la difficile situation sécuritaire. Avant d'ajouter que ces
conflits communautaires ont été parfois violents et souvent marqués par des
atrocités. Aux dires du Colonel Sangaré, le Mali à l'instar des autres Etats de
l'espace sahélien connaît une situation sécuritaire complexe, relevant de
plusieurs déterminants, qui sont d'ordre géopolitique, politique, économique et
ou social. C'est la raison pour laquelle les thématiques qui seront abordées
durant la formation sont aussi transverses et diverses, a-t-il déclaré. Selon lui, cette session de formation vise à
renforcer les capacités des couches ciblés afin de résoudre le fléau.
Au-delà du renforcement des capacités des groupes ciblés, cette session de
formation constitue l'une des pierres angulaires de la réponse à la crise
multidimensionnelle que traverse notre pays depuis plus d'une décennie.
Cal Jacques DIARRA