Le Secrétariat Permanent de la Lutte contre la
Prolifération des Armes Légères et de Petit Calibre (SP-CNLP) a organisé, ce
lundi 10 juillet 2023, dans ses locaux, un point de presse qui s’inscrivait
dans le cadre de la célébration de la journée internationale de destruction des
armes. Il a été animé par le directeur de la SP-CNLP, le Lieutenant-colonel Adama
Diarra.
A l’occasion de la célébration de cette journée,
les victimes de la violence par les armes procèdent à la destruction des armes
légères et de petit calibre aux quatre coins de la planète. Le Mali, à l’instar
des autres pays, a célébré cette journée pour rendre un hommage particulier à
toutes les victimes civiles et militaires dans le cadre de la violence liée aux
armes lors des conflits et de la criminalité transnationale organisée.
Les différentes campagnes de sensibilisation
communautaires sur les dangers liés à la détention illégale et au commerce
illicite des armes ont permis d’atteindre des résultats probants avec des
dépôts volontaires d’armes à feu par certaines communautés. Ainsi, à l’issue
desdites campagnes, le Secrétariat Permanent de la lutte contre la
Prolifération des Armes Légères et de Petit Calibre a pu récupérer au cours de
la période 2022-2023 : 3.300 armes et munitions issues du dépôt volontaire
dans la localité de Tafacirga et Kemeni Tambo dans la région de Kayes, 120
armes récupérées dans la région de Nara suite à la caravane de sensibilisation,
1.978 armes saisies par les tribunaux dans le cadre de la criminalité,
30 000 munitions de tout calibre.
Ces données prouvent à suffisance que le Mali est
aujourd’hui devenu une plaque tournante de la contrebande et du trafic illicite
des armes pour alimenter la criminalité et le terrorisme. En moyenne, 3.000
armes sont détruites chaque année.
Le directeur du SP-CNLP, le Lieutenant-Colonel
Diarra a, dans son intervention, déclaré que les armes circulent dans le monde
entier, bien au-delà des zones de conflits. Cette prolifération est la cause directe
des nombreuses violences, notamment homicides, tortures, viols etc. « Les
données de ces marchés restent opaques mais on estime que la vente des armes
classiques représente près de 80 millions d’euros par an et près de
500 000 personnes sont tuées chaque année par les armes à feu que ce soit ou
non dans le cadre des conflits », a –t-il précisé.
Selon lui, la plupart des conflits aujourd’hui sont
menés essentiellement par les ALPC qui sont largement utilisées dans les
guerres civiles et pour les activités terroristes et le crime organisé. Au
Mali, aucune étude ne peut dénombrer aujourd’hui le nombre des armes à feu en
circulation illicite tellement la prolifération a pris une telle ampleur à
cause du phénomène d’insécurité que connait le pays depuis une dizaine d’années,
reconnaît-il.
Il a conclu que détruire les armes à feu illégales,
en surplus ou défectueuses reste le meilleur moyen d’éviter que celles-ci ne
tombent entre les mauvaises mains. Enfin, il a tenu à remercier tous les
partenaires techniques et financiers qui œuvrent dans le domaine de la sécurité
et particulièrement dans la lutte contre les ALPC.
Ce point de presse a pris fin par une démonstration
de la méthode utilisée pour la destruction des armes à feu, par découpage à la
cisaille hydraulique qui a l’avantage d’assurer une destruction complète et
irréversible des ALPC.
Stagiaire Rokiatou Dembélé